Femme de Loth, statue de sel.
Genèse 19 (la bible ou torah)
Au lieu de marcher avec son mari, la femme de Loth, contrairement à l'ordre de l'ange (verset 17), se retourne pour contempler encore cette ville (Sodome) où elle a laissé son cœur. Elle était probablement déjà hors de portée de l'incendie qui ravageait la plaine ; mais elle put être asphyxiée par les vapeurs empestées qui s'élevaient du sol, et son cadavre se recouvrit bientôt de cette croûte saline que l'on retrouve sur toutes les pierres et les rochers au bord de la mer Morte.
La tradition juive, conservée par le livre de la Sapience (ou sagesse) (10.78) et par l'historien Josèphe, croyait retrouver le corps pétrifié de la femme de Lot (photo ci-dessous) dans une colonne de sel qui se trouvait à l'extrémité méridionale de la mer Morte. Comme les intempéries de l'air modifient souvent la forme de ces rochers, nous ne savons pas si la colonne dont parle Josèphe est la même que celle dont parlent les voyageurs modernes. Cette dernière a douze mètres de haut ; elle présente vaguement la forme d'une femme debout. Elle se dresse au sommet d'une longue colline de roche saline qui domine de trente à quarante mètres la rive méridionale de la mer Morte et que les Arabes appellent Djébel-Usdum (montagne de Sodome).
Le souvenir de Lot et de ses filles est demeuré vivant dans les lieux où ils ont vécu. C'est ainsi que les Arabes nomment actuellement la mer Morte Bahr-Lût (mer de Lot). C'est ainsi encore qu'une pointe de rocher, située sur la rive orientale de cette mer, porte le nom de Bint-Scheich-Lut (fille du chef Lot)
Deux auteurs parlent de cette catastrophe. Le géographe romain Strabon raconte, dans sa description de la mer Morte, que, d'après les renseignements pris auprès des habitants de la contrée, il y avait là autrefois treize villes, dont Sodome était la métropole. Ces villes auraient été détruites par un tremblement de terre accompagné de jets de flammes et d'asphalte liquide ; les rochers eux-mêmes se seraient embrasés et les villes auraient été les unes englouties, les autres abandonnées par leurs habitants.
Tacite parle aussi d'éclairs et de flammes qui auraient réduit en désert cette contrée précédemment fertile et couverte de grandes villes.
Un lac a donc toujours occupé la partie septentrionale du bassin de la mer Morte. Mais il était de moindres dimensions, et c'est à la suite du cataclysme que la mer s'est étendue vers le Sud. En effet, dans sa partie méridionale, la profondeur de l'eau ne dépasse pas six mètres, tandis que, dans la partie septentrionale, elle atteint jusqu'à 350 mètres. Une dépression du sol de quelques mètres a donc suffi pour que les eaux du lac vinssent occuper toute cette partie méridionale autrefois à sec ; et c'est, par conséquent, là que devaient se trouver les villes détruites.
Les ruines de Sodome et Gomorrhe ont été découvertes au sud-est de la Mer Morte. On pense que leurs noms actuels sont Bab edh-Dhra pour l'ancienne Sodome, Numeira pour Gomorrhe. Ces deux endroits ont été détruits au même moment par un gigantesque incendie. Les débris forment une couche d'environ 1 mètre d'épaisseur. Par quoi une si terrible catastrophe a-t-il pu être provoquée ? D'étonnantes découvertes faites au cimetière de Bab edh-Dhra nous en révèlent la cause. Les archéologues ont constaté que les monuments funéraires avaient été calcinés par un feu ayant démarré à leur sommet.
Qu'est-ce qui aurait pu détruire chaque monument du cimetière de cette manière ? La réponse à ce mystère se trouve dans la Bible : « Alors l'Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l'Éternel » (Genèse 19 :24). L'unique explication plausible qui puisse expliquercette découverte inédite dans les annales de l'archéologie est que des débris brûlants soient tombés du ciel sur les bâtiments. Comment une telle chose a-t-elle pu se produire ?
Il existe de nombreuses preuves de la présence de bitume, un dérivé du pétrole similaire à l'asphalte, dans le sous-sol d'une région située au sud de la Mer Morte. Cette matière contient aussi un grand pourcentage de soufre. Le géologue Frederick Clapp a émis l'hypothèse que la pression provoquée par un tremblement de terre ait pu projeter du bitume par une fissure de l'écorce terrestre. Il a pu ensuite être enflammé par une étincelle pendant qu'il était vomi des entrailles de la terre, ou par un feu à la surface du sol, avant de retomber sous forme d'une masse incandescente.
Sodome et Gomorrhe n'ont été découvertes qu'après la formulation de cette théorie par Clapp. Or, cette théorie s'est avérée tout à fait plausible depuisqu'il est apparu que les sites se trouvent exactement sur une faille géologique courant à l'est de la plaine méridionale de la Mer Morte. La Bible elle-même appuie la véracité de ce scénario. Abraham vît la destruction des villes depuis un point situé à l'est de la Mer Morte. Voici ce qu'en dit la Bible :
« Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine; et voici, il vit s'élever de la terre une fumée, comme la fumée d'une fournaise » (Genèse 19 :28). Une fumée très dense fait songer à celle qui s'élève lors de la combustion de produits pétroliers. De plus, de la fumée s'élevant comme d'une fournaise évoque la présence d'un courant d'air, généralement présent lorsque des matières du sous-sol sont expulsées au-dehors sous pression.
La destruction de Sodome et Gomorrhe est devenue, dans la Bible, un exemple de la manière dont Dieu punit le péché. « Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l'indigent. Elles sont devenues hautaines, et elles ont commis des abominations devant moi. Je les ai fait disparaître, quand j'ai vu
cela. » (Ezéchiel 16 :49-50)
Le désert de Judée.